L’HISTOIRE DE NOTRE ART

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Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il y a presque autant de formes de jitsu (taï/jiu,ju) qu’il y a d’écoles. Chacun désire créer sa synthèse ou remonter à « l’unique » source de cet art ancestral.

Il semble toutefois que le jiu-jitsu (ou ju-jitsu) présenté de façon codifié fit sa première apparition au 16e siècle.

Beaucoup d’experts européens prétendent que l’Europe, avec la boxe et le pancrace (d’origine grecque), ont influencé le développement des arts martiaux au Japon. Je n’y crois pas. En effet, jusqu’ au 19e siècle, les contacts avec le Japon ont presque toujours été limités aux zones côtières. Bien qu’en 1542, les portugais ont essayé d’évangéliser la population japonaise dans les ports et à Macao, il m’est difficile d’imaginer qu’ils auraient pu lui apprendre à se battre. Vers 1600, seuls les Hollandais qui pratiquaient le commerce reçurent la permission de pénétrer le territoire japonais. Tous les autres étrangers, mis à part les Chinois qui ont toujours pu se déplacer au Japon, furent interdits d’entrée jusqu’en 1867.

Etant donné la présence régulière des Chinois au Japon, une influence chinoise me semble indéniable. D’ailleurs, une première influence eut lieu au 17e siècle. Un chinois nommé Chen Yuan Yun et naturalisé japonais enseigna son art à 3 disciples. Ceux-ci perpétuèrent son enseignement en fondant l’école Kito-ryu. Cette école influença maître Jigoro Kano qui en adopta les techniques de projections.

Le Tenjin-shinyo-ryu, fut créé au Japon au 18e siècle par maître Iso Mataemon. Faisant la synthèse de plusieurs styles et n’hésitant pas devant une bagarre pour mettre sa technique à l’épreuve, il fut l’un des premiers à comprendre l’importance des atémisSes atémis du poing ressemblent au Kempo (d’origine chinoise) et ses atémis du pied à ceux du karaté actuel. En 1877, maître Hachinosuké Fukuda, appartenant à la même école initia un certain Jigoro Kano au mystère du jiu-jitsu (écrit suivant les ouvrages ju-jitsu ou ju-jutsu).

Jigoro Kano, connaissant plusieurs écoles et styles de jiu-jitsu, créa en 1882 le judo Kodokan. En 1886, ses élèves participèrent à une compétition mettant en lice plusieurs écoles de ju-jitsu. Son école en sortit vainqueur, grâce à l’apport d’experts de l’école Tenjin-shinyo auxquels Kano demanda de l’aide.

En Europe, le jiu-jitsu se développa à partir de 1899 grâce à Barton-Wright qui ouvrit son club à Londres. En 1918, Gunji Koizumi, expert en jiu-jitsu et en judo, créa le système des ceintures de couleurs qui sera repris en France par maître Kawaishi. Kawaishi arriva en France en 1935. Il y fonda une école de jiu-jitsu-judo. Il nomma ses premières ceintures noires de jiu-jitsu (ju-jitsu) en 1939. Ce fut à ce moment sans doute que l’on commença, du moins en Europe, à différencier le jiu-jitsu (dirigé vers le judo), et le taï-jitsu (qui favorisait les atémis du karaté).

D’autres styles ont fait leur apparition. L’un de ceux là est l’hakko-ryu, qui fut créé officiellement en 1941 par maître Okuyama. Celui-ci étudia le bo-jisu, le kyu-jitsu, le yari-jitsu, le ken-jitsu et d’autres styles tel que le karaté. Il travailla aussi l’aïki-jitsu avec maître Takeda. Il créa sa propre synthèse qu’il nomma hakko-ryu. Le nombre d’adhérants est important. Il faut signaler que la progression est assez rapide. En effet, avant l’avènement des kyudan existait une échelle de niveaux encore en vigueur en hakko-ryu : le système menkyo. Ce sont là,  d’après les termes mêmes de Thierry Riesser expert en hakko-ryu, plus des certificats que des passages de grades. Malheureusement, comme toutes les disciplines martiales,  l’hakko-ruy n’est pas épargné par les dissensions. Au Japon, le groupement s’est scindé. En Europe, plusieurs écoles d’hakko-ryu ne reconnaissent pas les autres écoles et ont leur propre système de progression. Toutefois, le système menkyo demeure le plus répandu. Le grade le plus élevé du menkyo est celui de kaïden shihan; il  signifie : esprit de tolérance et de compassion, le mental est pacifié, le maître a tout donné.

L’HISTOIRE DE NOTRE MAÎTRE

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Un des maîtres connus au 20e siècle pour sa maîtrise du Tenjin-shinyo-ryu s’appelle Okita Minne. Il communiqua son enseignement en Belgique dans les années 1930 sous l’appellation Taï-jitsu ou jiu-jitsu. Très vite, à l’instar de maître Kawaishi pour le judo, il transmit ses grades sous formes de ceintures de couleurs. Les héritiers de son enseignement sont, entre autres, maître Georges Leroy, Roger Decraemer et maître GuillaumeTastenoy qui, a leur tour, ont eu des disciples, entre autres, Alain Vanderschueren qui reçut son enseignement de maître Roger Decraemer, et qui fonda plus tard « l’Ecole de jiu-jitsu Alain Vanderschueren » ainsi que l’association Francophone de Taï-jitsu.

Alain

Alain Vanderschueren a débuté les arts martiaux en 1961 à l’âge de 5 ans. Son professeur était Georges Leroy. Ensuite, vers l’âge de 12 ans jusqu’à 15 ans, il a suivi l’enseignement de Maître Gillis.

Durant cette période et jusqu’à l’âge de 25 ans, il a pratiqué en parallèle le karaté wado-ryu jusqu’au 1e Dan, ainsi que la boxe française.

Le 29/03/81, il passe son 1e Dan en jiu-jitsu au sein du Collège des Ceintures Noires Francophones de Belgique.

Il ouvre la même année son 1e club à Bruxelles.

Le 27/03/83 il passe son 2e Dan.

Le 1/04/86 il passe son 3e Dan.

Le 8/04/90 il passe son 4e Dan.

Parallèlement, il passera ses grades en taï-jitsu en France devant l’Union Européenne de taï-jitsu, Chez maitre Harry Bohmer en Allemagne ainsi qu’en Belgique auprès de Maître Decraemer président de la Ligue Belge de taï-jitsu.

En 1991, il crée La Ligue Belge de jiu-jitsu et tanto-jitsu dans le but de combler le vide existant à Bruxelles. A son apogée, la Ligue regroupe jusqu’à 30 clubs travaillant en collaboration.

En 1994, il passe son 5e Dan en jiu-jitsu, taï-jitsu et tanto-jitsu, devant la Tokushima Budo Council International. Maître Bates signe son diplôme le 1e mars 1994.

En 1997, maître Patrick Résier ainsi que Maître Jean Prins lui accordent la 6e Dan pour ses activités au sein de la Ligue.

Actif en tant que professeur depuis plus de 40 ans, Alain Vanderschueren a formé  80 ceintures noires en taï-jitsu/ jiu-jitsu/ tanto-jitsu. Conscient qu’il y ait autant de styles  que d’écoles. Il différencie au sein de son école les tendances « judo-jitsu » (méthode kawashi) et « taï-jitsu » découlant de l’enseignement de Iso Mataemon  (par opposition au style nihon taï-jitsu avec katas, en vigueur entre autre en France).

Fin 1998, suite à des dissensions, Alain Vanderschueren décide de dissoudre la Ligue Belge de jiu-jitsu et tanto-jitsu.  Plusieurs de ses élèves ayant ouvert une section, ils décident de commun accord de créer « l’Ecole de jiu-jitsu Alain Vanderschueren ». Le but est de maintenir un enseignement de qualité supérieure.

Il fonde également l’Association Francophone de Taï-jitsu. Cette association a pour but de protéger ce style qu’il a reçu de Maître Decraemer Roger. Cette association est affiliée à la FFJJ (Fédération Francophone de Ju-Jitsu),  reconnue par le ministère de la communauté Française, l’A.D.E.P.S. et le C.O.I.B.   Elle possède actuellement 25 clubs.